R. MIQUELARD PARIS COPPER PANS AND POTS

 

21 janvier 2018,

 

Les Miquelard viennent quasiment tous de la région de Normandie. Beaucoup se trouvent proche de Villedieu-les-Poêles.
On trouve déjà dans les années 1830 (et peut-être avant), la maison Mauduit-Miquelard à Tinchebray. A noter que les familles Mauduit et Mauviel ont quelques exemples de rapprochement familial par mariages.
La maison Mauduit-Miquelard était un fabricant-négociant d'articles de Normandie. Leur fabrication principale était dans le domaine de la serrurerie. Dans le négoce, ils faisaient tous les articles qui se fabriquaient dans leur région. Autant dire que c'était une grande quincaillerie et elle avait la réputation d'être la plus prolifique de sa région. Ils faisaient également travailler des artisans indépendants à domicile dans le domaine de la clouterie. D'autres négociants, faisant aussi des articles de Paris, avaient dans leurs affaires commerciales les articles de la maison Mauduit-Miquelard.

Dans les années suivantes, on trouve des Miquelard à Paris dans des domaines qui ne nous étonneront pas. Chaudronniers, étameurs, quincaillers (y compris en articles de ménage, ce qui comprends les pots en cuivre), lampistes (fabrication de lampes), etc... tous ces métiers sont liés à la chaudronnerie.

En 1885, on trouve également un Miquelard, propriétaire du 14 rue Frochot à Paris. En février de cette même année, il dépose une demande construction, mais on ne sait pas quelle construction, le bâtiment entier ? Et puis en juillet, il dépose une demande de surélévation (donc pour construire des étages en plus). A ce moment, on ne sait pas si une activité quelconque de chaudronnerie a lieu à cette adresse.
Pendant ce temps, il y a des Miquelard qui sont toujours en activité dans les domaines cités ci-dessus. Il y a en particulier un Miquelard Aîné au 6 rue Roy qui est lampiste, étameur et chaudronnier.
Il semble que Miquelard Aîné soit décédé vers 1892 car c'est sa veuve qui reprend l'entreprise en 1893. Mais ceci ne va pas durer puisqu'en 1894 on ne retrouve personne.
Et puis, en 1896 (en l'absence de renseignements pour 1895), on retrouve un Miquelard lampiste au 16 rue Frochot et de suite l'année suivante, en 1897, au 14 rue Frochot !

Pour le moment, on ne part pas sur des certitudes. Mais on pourrait penser que le 14 rue Frochot de 1885 était peut-être à la fois l'habitation des Miquelard (sans activités professionnelles pour eux à cette adresse) et comme ils étaient propriétaires, certainement loueurs de logements ou pour d'autres activités commerciales.
Comme on a pu le voir, Miquelard Aîné avait pour activité principale la fabrication de lampes (tout en faisant des étamages et de la chaudronnerie). Cette spécialité de lampiste, il est le seul Miquelard à l'exercer. Suite à son décès, c'est sa femme qui reprend l'activité et peu de temps après on trouve un Miquelard lampiste dans la rue Frochot. Ce serait très étonnant que ça ne soit pas la même famille. Frère, fils, neveu ou autres lien familiale.

Nous avons donc un Miquelard lampiste à partir de 1896 (et peut-être même dès 1894, le temps de mettre en place la parution dans l'annuaire et en l'absence d'annuaire de 1895).

On trouve, en plus de l'activité de lampiste, des 1902, l'activité de chaudronnier. Mais ce serait étonnant qu'il n'ait pas réunis dès le départ les activités d'étameur et de chaudronnerie (bien que ça ne soit pas indiqué dans les annuaires).

Même si on trouve aujourd'hui peu de pots en cuivre estampillés Miquelard, cette maison tient une place de premier ordre dans la chaudronnerie parisienne.
Tout simplement parce que le 14 rue Frochot devient vite l'adresse de la chambre syndicale des étameurs de la Seine. Ce qui nous amène à penser que tous ceux qui font de la chaudronnerie culinaire à Paris et ailleurs, connaissent bien la maison Miquelard.

De plus, lorsqu'un commerce ou fonds de commerce était mis en vente, il y a ce qu'on appelle un droit d'opposition. C'est un délai qui laisse le temps aux éventuels créanciers de s'opposer à la vente pour une raison ou une autre (dettes à couvrir, etc...).
Le 14 rue Frochot sera l'adresse, pour déposer les oppositions, pendant plusieurs décennies concernant la revente de très nombreux commerces d'étamage et de chaudronnerie.

On perd toutes informations au début de la seconde guerre mondiale et il semble bien que la maison Miquelard n'est pas survécut à ce fléau. Très proche de la place Pigalle, on n'ose pas imaginer ce qui aurait pu arriver à l'arrivée des allemands dans Paris. Pigalle est devenu rapidement un lieu privilégié pour les nazis et autres membres de la gestapo qui aimaient passer du bon temps. Une maison de chaudronnerie, pour son cuivre, son étain, son outillage était une grande tentation pour les allemands...

Heureusement, on peut encore trouver quelques pots en cuivre qui montrent le savoir-faire de nos anciens artisans de la maison Miquelard !

 

A tous les Amoureux des Pots en Cuivre !
Bien à vous, T.J.