H. POMMIER - VAN NEUSS COPPER PANS AND POTS

 

L'histoire des fabricants des cuivres culinaires est une recherche aussi profonde que possible dans le passé. Pour être au plus juste de la vérité et découvrir de belles histoires. Et même si parfois ces histoires laissent un peu de mystères, ce sont vraiment de belles histoires.

H. POMMIER est pour moi un des 5 meilleurs fabricants de pots en cuivre de tous les temps.
J'ai la chance d'avoir eu de nombreux pots H. POMMIER entre mes mains. Et c'est toujours un moment intense car à chaque fois je pense à son histoire.
Quand je fais l'étamage et le polissage d'un de ses pots, c'est toujours une récompense pour mes yeux quand le travail est terminé.

Nous devons commencer l'histoire de H. POMMIER en parlant un peu de la veuve Vernimmen.
En 1820, cette brave femme est chaudronnier dans la rue de la montagne à Bruxelles. Elle est inscrite comme veuve et bien évidemment la chaudronnerie n'est pas un métier de femme à cette époque.

h-pommier-van-neuss

"Image intéressante qui nous permet de voir un exemple de la population à Bruxelles dans les années 1820-1830."

"Rue de la montagne 2019. Googlemap image"

"En bas à gauche vous pouvez voir Maubeuge.
Ce qui vous montre que la France n'est pas très loin !"

" - 1 / Rue de la montagne.

- 2 / Rue de l'impératrice.

- 3 / Rue de Loxum."

17 février 2015,

En lisant mes articles, vous serez étonné par le nombre de femmes qui ont fait l'histoire des cuivres culinaires !
Donc, lorsque qu'on trouve cette notation de "veuve", ceci est presque à 100% parce que son mari était chaudronnier. Elle a donc continuer ce métier apres la perte de son mari. Les raisons sont bien évidement financières mais pour faire ceci il fallait avoir de l'aide. Soit par des ouvriers, des fils ou autre personnes de la famille. Quoi qu'il en soit, nous savons que la maison Vernimmen est certainement plus ancienne que 1820.
Il était aussi possible parfois que la veuve avait des fils trop jeunes pour reprendre l'entreprise de leur père. Alors la mère prenait le rôle de patronne pendant quelques années et ensuite elle mettait l'entreprise entre les mains de ses enfants.
En 1828, la veuve Vernimmen qui est en réalité Maria Antonia Vernimmen (née le 26-09-1787 à Bruxelles) devient l'épouse de Michel Van Neuss (né le 10-05-1803 à Hasselt). Maria a 41 ans et Michel a 25 ans. C'est un écart d'age important pour cette époque.
La famille de Michel Van Neuss était d'origine allemande et venait de Neuss près de Düsseldorf mais ensuite sa famille a immigré en Belgique à Hasselt (pas très loin de la frontière allemande).

Je précise immédiatement que Michel et Maria n'ont apparemment jamais eu d'enfants.

Et c'est tout naturellement que nous découvrons pour la première fois en 1832 la maison Van Neuss et Vernimmen. En effet, en 1832 nous pouvons découvrir que leur adresse est rue de l'impératrice numéros 1, 7 et 8.
En même temps on découvre la création d'une autre maison de chaudronnerie Vernimmen au 20 rue de Loxum.
Voici donc le départ d'une aventure familiale qui va durée pendant des décennies !

Il est important de savoir que la maison Vernimmen de la rue Loxum aura pendant plusieurs décennies une activité dans la chaudronnerie.
Nous pouvons fortement penser que la maison Van Neus - Vernimmen de la rue de l'impératrice et la maison Vernimmen de la rue Loxum ont toujours travaillé ensemble.
La rue de l'impératrice et la rue de Loxum sont 2 rues qui sont très proche une de l'autre (tout comme la première adresse de la veuve, rue de la montagne).

C'est difficilement imaginable que ces maisons n'aient pas travaillé ensemble ! La création de ces 2 maisons la même année n'est certainement pas un hasard.
Et je pense que cette collaboration a durée très longtemps.L’ingéniosité, le travail dur et l'ambition de Michel Van Neuss ne vont pas tarder à le récompenser !
1833 est l'année de création des fournisseurs brevetés de la cour royale de Belgique. On attribut souvent à H. Pommier le premier brevet donné à un fournisseur avant tous les autres !  C'est une erreur historique qui devrait renvoyer vers Michel Van Neuss.
Avant même d’attribuer des brevets à d'autres fournisseurs (tel que ceux de l'alimentation, des cigares, des alcools, du mobilier et tant d'autres), il semble que Michel Van Neuss soit le premier à avoir reçu ce titre !
C’était un immense honneur qui devait le remplir de fierté !
Et croyez-moi, ça ne devait pas être simple de l'obtenir ! L'exigence d'un travail impeccable était très forte.
Ceci m'a fait penser au départ que si Michel a démarré son activité en 1832, il avait soit un passé de travail très rigoureux dans la chaudronnerie avec une maitrise parfaite du métier tant au niveau pratique que commercial soit c'est la famille Vernimmen qui avait cette maitrise.
En découvrant qu'il avait déposé un brevet d'invention dès 1834 qui sera ensuite perfectionné en 1838, je me dis qu'il avait vraiment des grandes ambitions !
Voila donc une carrière qui commence avec la superbe publicité que lui fera son brevet de fournisseur de la cour royale de Belgique.

Cette époque est la meilleure pour ceux qui voulaient évoluer dans le monde commercial. L'expansion des grandes villes, les restaurants, les administrations, les usines, les écoles, les cantines, l'armée et tant d'autres ont un grand besoin de pots pour la cuisson !

 

Maintenant nous allons quitté la Belgique de ces années 1830 pour nous diriger vers la France.
Comme je l'ai déjà expliqué dans l'historique de la maison Paul Legry, la France de cette époque est essentiellement rurale. Les ressources sont l'agriculture et l’élevage dans les villages tandis que commence à s’agrandir les grandes villes et en particulier Paris.

 

 

 


 

"Document délivré par la cour royale sous le règne de Léopold 1er, premier roi des belges, pour le chaudronnier Michel Van Neuss"

"La vie à la ferme."

Les familles sont très souvent composées de nombreux enfants et les écarts d'age peuvent être important.  Les plus jeunes qui sont encore de petits enfants voient leurs grands frères travailler durement la terre. Ils n'ont pas forcement envie de faire la même chose toute leur vie.
Alors il n'est pas rare que soit ils partent d'eux-même soit que les parents les envois plus ou moins loin chez d'autres parents ou chez des artisans qui leur apprendront un autre métier que celui de paysan. Avec un peu de chance ces jeunes pourront parfois faire des études.
Nous voila donc dans un petit village qui se nomme Puiseaux. Ce village se trouve à environ 90kms au sud de Paris et il correspond parfaitement au descriptif de la vie paysanne et familiale de l'époque.

Pendant toute la période des années 1800 il n'y a jamais eu plus de 2000 habitants (ce qui est tout de même bien pour un village de cette période !).
Comme souvent, on retrouve les mêmes noms de famille et parmi ces noms ont trouve celui de Pommier.

"Cette image est étonnante ! En tous cas pour moi car j'ai connu au début des années 1980 une petite dame dans un minuscule village de Bretagne. Elle était habillée presque de la même façon, elle avait des sabots et partait chercher les herbes pour ses lapins avec son énorme sac sur le dos. Quand elle revenait et qu'on la regardait de dos, on aurait dit un sac qui marchait seul !"

La famille Pommier est implanté dans ce secteur au minimum depuis le XVIeme siècle. Autant dire qu'ils sont bien chez eux.
Jean Charles Pommier (1794-1857) épouse en 1813 Marie Michelle PARFOND (1794-1860).

"Puiseaux au sud de Paris"

Il aura au moins 10 enfants. L'ainé étant Charles et le plus jeune étant Paul.
On note une différence d'age de 21 années. Ce qui est important entre 2 frères.

On comprends mieux que pendant que Charles est déjà au travail dur de la ferme depuis quelques années, son petit frère Paul est encore dans le berceau !

"Puiseaux, la place du Martroi."

Nous retournons en Belgique à Bruxelles.

"Puiseaux, la rue Blanchard."

Michel Van Neuss continu ses activités et en 1837 la maison Van Neuss - Vernimmen va des numéros 1-7-8 de la rue de l'impératrice vers le numéro 22. On peut facilement imaginer que ses affaires sont florissantes et qu'il a besoin de locaux plus grands.

En 1840 il est toujours fournisseur officiel de la cour royale de Belgique.

Il est Maître artisan, c'est un grand titre de reconnaissance.
En 1842 il se trouve toujours au 22 rue de l'impératrice.

"Rue de l'impératrice, Bruxelles.

Cette rue n'existe plus aujourd'hui. Avec les travaux et les restructurations de Bruxelles, elle est lentement devenue de plus en plus petite au cours des années 1800 pour disparaitre totalement vers 1911."

En 1862 Michel Van Neuss participe à la grande exposition de Londres. Il présente un four à griller ainsi qu'un systeme pour éliminer les mauvaises odeurs. Ce systeme pourrait servir pour les toilettes ou tout autre endroit ou il y a de l'eau stagnante qui pourrait dégager des mauvaises odeurs. Malheureusement ce systeme n'est pas retenu par le grand jury qui estime que ce n'est pas suffisant pour être considérè comme une nouveauté.

"On peut voir que la maison Van Neuss - Vernimmen ne s'est pas déplacée très loin !"

"On trouve difficilement des images ou photos de la rue de l'impératrice."

Nous avons ensuite un vide dans mes recherches qui nous amene directement en 1851 pour découvrir que la nouvelle adresse est le 21 rue Cantersteen.
Toujours avec le nom Van Neuss - Vernimmen.

Le nom de la maison Van Neuss - Vernimmen semble durer jusqu'en 1865-1866.
Mais il y a toujours une maison Vernimmen de chaudronnerie dans la rue de Loxum qui restera encore, même après les années 1900. Et c'est très probable que leur collaboration a durée très longtemps même après que la maison Van Neuss a retiré le nom de Vernimmen de son appellation commerciale.
En 1865 Michel Van Neuss a 62 ans.
Parmi les frères et sœur de Michel il y a Henri.
Henri a 4 ans de plus que Michel. Il a eu au moins 3 fils. Il semble que Henri a gardé des attaches en Allemagne. C'est d'ailleurs là-bas qu'il se marie et que tous ses enfants viendront au monde. En réalité ce n'est pas très loin de la frontière belge.
Comme je l'ai signalé au début, Michel Van Neuss ne semble pas avoir eu d'enfants.
Parmi les enfants de Henri il y a Gérard.
Gérard est né le 11 octobre 1827.
Et comme c’était très courant à cette époque, il semble bien que Gérard soit parti aux cotés de son oncle Michel pour apprendre un métier. Et bien évidement ce sera celui de chaudronnier !

En 1865, Gérard a 38 ans. Il est marié. Je ne sais pas en quelle année il a épousé Marie Catherine Jérusalem (veuve de Jacques Gysbrechts). A son mariage sa femme avait deja 2 enfants, Catherine Marie Gysbrechts et Marie Philomène Gysbrechts. Et je ne trouve pas d'enfants nés de l'union entre Gérard Van Neuss et Marie Catherine Jérusalem.

"LONDRES EXPO 1862"

Maintenant nous repartons en France. Paul Pommier a bien grandit. Je ne sais pas comment s'est déroulée sa vie depuis sa naissance. Mais j'imagine qu'étant le plus jeune des enfants, il a des privilèges que les plus grands n'ont pas eu. On le retrouve à Paris dans les années 1860. Il est cuisinier ! Quel beau hasard !

"Que ce soit à Paris, comme sur cette image, ou dans les autres Pays, l'immigration allemande de ces années 1800 a amené beaucoup d'artisans très qualifiés."

Il est jeune et certainement plein d'ambitions. Pour un jeune de la campagne, partir à Paris était une véritable aventure. Certains partaient pour des travaux de saisons, d'autres chez des artisans, d'autres dans leur famille.
Difficile de déterminé comment Paul Pommier est devenu cuisinier. On peut laisser notre courir notre imagination !

"Les cuisiniers de cette époque étaient bien différents de ceux d'aujourd'hui !"

Et penser qu'il a été placer par son père dès son plus jeune age ? Qu'il est partit quand il a eu l'age de se libérer de sa famille ? Tant de choses sont possibles et c'est tant mieux ! Ceci nous permet de rêver un peu en nous évadant dans cette époque que j’apprécie énormément.Nous arrivons maintenant en ce début des années 1860 avec ce garçon qui est dans la plus belle ville du monde, qui a un beau métier et qui cherche certainement l'amour comme tous les jeunes de son age.
Et cette amour, cette rencontre, ne vas pas tarder à arriver.

Je ne sais pas comment ni à quel endroit ni à quel moment ceci a eu lieu.
Mais heureusement pour tous les amoureux des pots en cuivre à travers le monde, Paul à rencontré Marie Philomène Gysbrechts !
C'est une des filles de la femme de Gérard Van Neuss.
Alors à nouveau on peut imaginer des tas de choses.
La rencontre a eu lieu à Paris ? A Bruxelles ? Ailleurs ? Question mystérieuse !

On pourrait imaginer Paul allant à Bruxelles dans le cadre de son travail. Ou peut-être Marie Philomène allant à Paris pour visiter la capitale française ?
Dans tous les cas c'est certainement une belle rencontre !Et c'est ainsi que tout le monde se retrouve dans une église de Bruxelles le 13 juin 1865 pour unir les amoureux !

Il y a le père et la mère de Paul et très certainement des autres membres de sa famille. Partis de leur village français, Puiseaux, pour se rendre à Bruxelles devait être un grand événement pour eux. Avec la fierté de voir leur fils évoluer dans le monde des Van Neuss qui était certainement un environnement plus riche que le monde paysan.
J'imagine les yeux de ces gens découvrant la grande Bruxelles. Et ensuite chez les Van Neuss ou le luxe devait entre présent partout. Quand on est fournisseur de la cour royale il faut montrer qu'on est digne de cette fonction. Ce n'est pas compliqué d'imaginer les meubles, la vaisselle, les vêtements, la maison et tout ce qui peut aller avec cette formidable réputation de commerçant "au-dessus des autres".

Il y a aussi la mère de Marie Philomène et son marie Gérard Van Neuss. Et bien évidement les membres de leur famille.
On remarque aussi dans les témoins (qu'on choisi en général parmi ses amis), un boucher et deux cuisiniers qui demeurent à Bruxelles. Le boucher a 31 ans et un des cuisiniers a 27 ans. Ceci correspondrait au 2 témoins pour Hippolyte. Tandis que les deux témoins de Marie Philomène sont Gérard Van Neuss qui a 38 ans en 1865 et le dernier cuisinier qui a 54 ans.

 

Cette relation entre Paul et Marie Philomène ne tarde pas à remplir encore plus leur bonheur.
Et c'est ainsi que le 23 juin 1866 vient au monde : Hippolyte Gérard Pommier.
Notre célèbre H. POMMIER !

Évidement on constate qu'il porte également le prénom de Gérard Van Neuss et on peut facilement en déduire qu'il était son parrain.
Hippolyte est né à Bruxelles et je pense que Paul n'est pas retourné travailler en France.
Mais il n'est pas forcement resté à Bruxelles.

En 1870, Paul Pommier et Marie Philomène ont une petite fille, Catherine Marie Philomène. Malheureusement cette enfant ne survivra pas et c'est certainement une maladie qui l'emporte en 1871. Le chagrin doit être immense pour le couple qui a attendu 5 ans avant d'avoir cette seconde enfant.
En 1872 arrive une deuxième petite fille. Ils lui donnent également le prénom de Catherine. Étrangement, il semble qu'elle n'a pas reçu d'autres prénoms. C'est inhabituel pour cette époque.

1868 montre que Michel Van Neuss (donc l'oncle de Gerard) n'a plus son nom associé à celui de Vernimmen depuis environ 3 ans.

Cette appellation Van Neuss - Vernimmen a duré environ 33 ans.
Mais comme je l'ai dit plus haut, je pense qu'ils ont continuer à travailler ensemble avec la maison Vernimmen qui était dans la rue de Loxum, pas très loin de la rue Cantersteen.

Donc en 1868, Michel a 65 ans et il est toujours le patron de la maison Van Neuss. Et même si son neveu Gérard a déjà 41 ans, il doit attendre encore quelques années avant de prendre réellement la succession de son oncle en tant que seul et unique patron.

Il va avoir une décennie entière pour faire ses preuves et montrer à Gérard Van Neuss (qu'il considère certainement comme son grand-père) qu'il est capable de diriger une société et ceci malgré son jeune age.
Je l'imagine très tôt entrer en contact avec la clientèle aisée de la grande bourgeoisie Bruxelloise.
Mais également avoir accès aux ateliers de chaudronnerie en pensant aux futurs magnifiques pots en cuivre qu'il allait créé. Sans compter les relations avec les magasins, les restaurants. Sans oublier la cour royale de Belgique !
Malgré tout ça, il semble que les études soient importantes pour lui. Et j'imagine que Gérard Van Neuss l'a poussé dans cette direction.
Il n'y a pas plus d'information dans cette décennie de 1880 à 1890. L'évolution industrielle toujours en marche apporte de plus en plus de populations dans les villes et les besoins sont toujours grandissants.
C'est une belle période pour les entreprises de petite et grosse chaudronnerie.
La concurrence des grands magasins commence déjà à peser sur les petits artisans (et ceci est une réalité depuis déjà quelques décennies mais ça va toujours en augmentant !).
La maison Van Neuss a une réputation et un savoir-faire qui lui donneront encore des belles années à venir.Nous arrivons maintenant en 1892. Gérard Van Neuss a 65 ans. C'est un bel age pour penser à la retraite.
Cette même année, un heureux événement et je dirais même 2 heureux événements vont arriver !
Hippolyte, qui a maintenant 26 ans, a rencontré à son tour l'amour.

1873 montre que Michel Van Neuss qui a 70 ans n'est plus un chaudronnier mais il est déclaré comme "propriétaire".  La maison Van Neuss est certainement à cette date entre les mains de Gérard mais bien évidement sous l’œil attentif de son oncle !  C'est pour cette raison que l’appellation est toujours maison Van Neuss Michel.

1877, c'est la naissance de Céline Marie Pauline, la fille de Paul Pommier.
Mais malheureusement, Paul ne connaitra pas cette petite car il est décédé en 1876.
C'est une triste période pour Hippolyte Pommier qui perd son papa mais également, on peut dire en quelque sorte son arrière grand-père Michel Van Neuss. Sans oublier un de ses oncles (frère de son père, qui décède également en 1876).

Je ne sais pas en quelle année est décédé Michel Van Neuss mais il semble bien que ce soit entre 1873 et 1879.
Car à partir de 1880, c'est son neveu Gérard qui prend la société à son nom.
Et on découvre pour la première fois G.M. VAN NEUSS 21 rue Cantersteen.

Gérard Michel a 53 ans.

Et c'est tout naturellement que Gérard Van Neuss prend le jeune Hippolyte Pommier, qui a 14 ans, à sa charge.
Hippolyte à la chance de commencer dans une entreprise dont la réputation n'est plus à faire.
Il a la meilleur position pour tout ce qui concerne la chaudronnerie des batteries de cuisine en cuivre.
Il va pouvoir apprendre très vite toutes les ficelles du métier.
Tant au niveau pratique que théorique, Hippolyte semble être un jeune intelligent.

Le 22 octobre 1892 il épouse Pauline Marie. Et pour enrichir encore plus ce bonheur, Gérard Van Neuss lui remet l'entreprise entre les mains ! Je ne crois pas que Hippolyte pouvait rêver mieux que tout ceci !

Pour ce geste, ce cadeau, Hippolyte montrera toujours une énorme respect à Gérard Van Neuss.
Le nom de Van Neuss ne sera pas oublié !
C'est ainsi qu'on trouvera, et même plusieurs décennies après, le nom de Van Neuss toujours associé à celui de H. Pommier.
Ceci est valable pour la devanture du magasin, les factures, les publicités...
Et il n'est pas rare de voir le nom de Van Neuss écrit en plus gros que celui de Pommier.
On pourrait penser que c’était dans un but uniquement publicitaire pour profiter de la réputation de la maison Van Neuss.
Mais quand on y réfléchis bien, après 20 ans ça n'aurait plus eu grand intérêt. Et pourtant, Hippolyte a continuer à rendre hommage à celui qui était son parrain, son grand-père, son mentor, Gérard Van Neuss.
Ce qui prouve que les liens entre ces 2 hommes étaient très fort.
Quand on y pense, c'est un destin assez formidable.
Gérard Van Neuss, né en Allemagne, qui travaille pour son oncle Michel en Belgique.
Paul Pommier, venu de son petit village français, qui épouse une des filles de la femme de Gérard.
La naissance de Hippolyte qui est pris en charge par Gérard après la mort de Paul.

Vous devez bien réaliser que tout ce mélange de cultures, de familles reconstituées, du monde paysan à celui de la ville jusqu'au monde de la bourgeoisie, ce mélange de langues et de traditions a donné un beau résultat.

 

La preuve est que j'ai là devant moi ce pot en cuivre estampillé H. POMMIER VAN NEUSS.
Ce pot si ancien et si riche d'histoires.

Il n'est pas beau, son étamage est à refaire et un petit polissage extérieur serait le bienvenu. Mais je le regarde et je sais d'avance comment il sera quand j'aurai terminé mon travail.
Je me dis que les gestes que je vais exécuter sont les mêmes que ceux du chaudronnier plus de 100 ans avant dans les ateliers de H. POMMIER VAN NEUSS.
Et quand je préparerai un bon repas à l’intérieur de ce pot, je ne pourrai pas m’empêcher de penser aux 1000 choses qui l'ont conduit jusqu'à moi !
Voila pourquoi à notre tour nous devons respecter le travail de nos anciens. Tout simplement parce qu'aujourd'hui nous pouvons toujours utiliser le magnifique résultat de leur travail dans nos cuisines.

Je termine ici la première partie de cette aventure H. POMMIER VAN NEUSS.
L'histoire n'est pas terminée ! Je reviendrai bientôt vous raconter la suite !
To all Copper Lovers !
Regards, T.J.
© Copyright T.J. 2015